Together

Manuela & Emine

Nous nous sommes rencontrées à l’école professionnelle. Je me suis réfugiée en Suisse en 1995. Après un an, ma fille de neuf ans m’a rejoint. En 1999 j’ai commencé, à 27 ans, un apprentissage comme couturière. Comme j’avais des lacunes en allemand et que le système de formation professionnel m’était encore étranger, j’étais un peu perdue. En plus, j’ai arrêté de venir en cours à cause de la langue. Durant les premiers six mois j’avais du mal à gérer tout cela et je ne savais pas quoi faire. Manuela a remarqué ma situation et elle m’a aidé là où elle pouvait. Lorsqu’elle m’a invité, en 2000, à venir manger chez ses parents pour Noël, elle m’a ouvert les portes de la société suisse. J’étais là depuis 5 ans et je n’étais jamais entrée dans une maison suisse. Ce repas m’a donné la sécurité et surtout le sentiment familial qui m’avait grandement manqué dans ma vie en exil. Elle a pris dans mon cœur la place de ma sœur, qui était au PKK et qui a été assassinée par l’armée turque en 1993. Manuela a le même âge que ma défunte sœur. Je suis en Suisse depuis maintenant 19 ans et elle est toujours là pour moi. Bien sûr je suis aussi là pour elle. Elle m’a soutenue afin que je puisse avoir une carrière. Ainsi j’ai pu l’employer dans mon projet d’intégration que j’ai fondé et dirigé dès 2009. Elle travaille toujours dans ce projet et soutien des réfugiés qui suivent un apprentissage.

Notre motivation et attitude par rapport à l’intégration réussie des réfugié-e-s. Nous nous engageons toutes deux dans le domaine et réussissons ensemble.

Manu a rencontré son mari (kurde) à travers moi et nos maris (le mien est suisse) s’entendent formidablement bien.

Emine à propos de Manuela:

Cela montre que les vraies amitiés se forment également dans un pays étranger. C’est un grand plaisir pour moi d’avoir aujourd’hui ici ma collègue suisse. Notre échange, basé sur la confiance, est excellent.

Manuela à propos d’Emine:

Je sais qu’Emine est parfaitement intégrée ici. Cela ne va pas de soi, je sais que ces efforts y ont contribué dans une large mesure.

La campagne

Dans le cadre des Journées du réfugié 2015, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés OSAR, l’Office fédéral des migrations ODM et le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugié-e-s UNHCR se mobilisent ensemble pour que les réfugié-e-s reconnus et les personnes admises à titre provisoire aient un meilleur accès à la vie sociale et professionnelle en Suisse. Ils lancent ainsi le concours «Dream Teams 2015». Ce dernier récompense des exemples d’intégration vécue au quotidien. Le message qu’il véhicule est que chacun peut apporter sa contribution.